"Personne, sous aucun prétexte, n'obtiendra de moi que je consente a devenir le roi légitime de la Révolution"
Henri V

lundi 3 juin 2013

3 juin 1844

Mort de Louis XIX (né le 6/8/1775), roi en exil sous le nom de Comtes de Marnes (1836-1844) après la mort de son père Charles X.

 
 
Pour approfondir le sujet:
 
Louis XIX, celui qui fut roi 20 minutes
Michel Bernard Cartron
Louis XIX, celui qui fut roi 20 minutesFormat : 20.5 x 13.5 cm
Pages : 432
Prix : 24.50 €
ISBN : 978-2-916727-72-1
Date de parution : 2010
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   La riche vie du fils aîné de Charles X, Louis-Antoine, duc d’Angoulême (1775-1844) mérite d’être mieux connue. Figure éminente de la Restauration il fait sien le credo politique de Louis XVIII : « Ne pas perdre de vue ce qu’il est possible de rétablir des anciennes institutions et ce qui peut être bon de conserver des structures nouvelles », ce qui lui attire les foudres des partis libéral et ultra. Époux de la fille de Louis XVI Marie-Thérèse de France, il rejoint d’abord l’armée de Condé en 1792, combat en Espagne auprès de Wellington en 1814, rentre en France puis s’oppose, lors des Cent Jours, à Napoléon qui le fait arrêter. En 1823 il mène la victorieuse expédition d’Espagne remportant la bataille du fort du Trocadéro, s’empare de Cadix et restaure le roi Ferdinand VII. À l’abdication de son père le 2 août 1830, il sera pendant vingt minutes éphémère roi de France sous le nom de Louis XIX avant de suivre son père en exil où il veille à la formation intellectuelle et morale de son neveu Henri d’Artois (1820-1883) qui lui succède à sa mort le 3 juin 1844 comme aîné des Capétiens et chef de la maison de France sous le nom d’Henri V, dernier roi de France.
   Spécialiste de la Restauration et du XIXe siècle européen, auteur de plusieurs ouvrages historiques, Michel-Bernard Cartron offre à travers ces mémoires imaginaires l’occasion de mieux cerner la personnalité du duc d’Angoulême, sa vie, ses sentiments, ses enthousiasmes, mais également ses succès et ses échecs. Tous les faits relatés sont authentiques, puisés dans les écrits du prince, ses lettres, les mémoires et souvenirs de ses contemporains, la presse de l’époque, retraçant l’incroyable destin d’un prince homme de cœur, homme de guerre et homme d’esprit.

Dans la presse

Politique magazine, n° 93, février 2011

   Dernier roi de France – officiel et légal – il n'apparaît généralement pas dans les nomenclatures. Cependant, son règne moins qu'éphémère fut précédé d'une existence de plus d'un demi-siècle riche en péripéties et qui ne mérite pas la réputation d'insignifiance qui lui est faite. Éloigné des coteries de la Cour, puis des intrigues des émigrés, le duc d'Angoulême ne se trouvait à l'aise que parmi les soldats, mais le roi Louis XVIII tenait à ne pas trop exposer un prince du sang sur les champs de bataille, sauf, épisodiquement en 1800, puis en Béarn et à Bordeaux en 1814. Lors du retour de Napoléon, il tente de prendre celui-ci de vitesse en remontant le Rhône et est fait prisonnier à Pont-Saint-Esprit. Exilé en Espagne, il s'oppose à l'entrée inutile de troupes étrangères en France. En butte à la méfiance des ultras, il ne se mêle pas de politique. L'expédition d'Espagne de 1823 est bien oubliée ; qu'évoque le nom de Trocadéro pour le Parisien d'aujourd'hui ? L'historiographie officielle est contradictoire, qui voudrait que ce n'ait été qu'une promenade militaire, remettant presque sans résistance dans l'horrible servitude des Borli et de l'Église les farouches populations guerrières qui avaient donné tant de fil à retordre à leur « libérateur » Napoléon ! Ce qui peut nous intéresser surtout dans ce prince, c'est son effort incessant pour restituer dans ses troupes disparates les principes d'unité, de loyalisme et de discipline. La tâche était presque impossible, car les fractures, trop récentes, se rouvrirent lors des Cent-jours et avec les imprudences de Charles X, alors que les meilleurs soldats se trouvaient en Algérie. L'auteur a choisi pour ce récit la forme des mémoires apocryphes. Cela en rend la lecture plus attrayante et le personnage plus attachant. Mais, en dépit d'un appareil d'érudition qui atteste de la réalité des faits, cela l'empêche de devenir une référence pour l'historiographe. La modestie du prince, très bien transcrite, réduit aussi le champ des hypothèses extrêmes : fut-il l'individu falot qu'ont à peine perçu ses contemporains ? Fut-il un héros tragiquement rejeté dans l'obscurité par les circonstances, et pour lequel on peut rêver quelque uchronie ?
Yves Henri Allard
 
 
 
 
 
et avènement de Henri V (1844-1883), roi en exil sous le nom de Comte de Chambord, le dernier de la branche ainée des Bourbons.



Après le tragique assassinat de son père Charles-Ferdinand d’Artois, duc de Berry, le 14 février 1820, le duc de Bordeaux naît le 29 septembre 1820.
Après dix ans d’insouciance à la cour de France, la révolution de 1830 marque un premier bouleversement dans la vie du duc de Bordeaux. Le 2 Août 1830, son grand-père Charles X abdique, son oncle le duc d’Angoulême renonçant, lui aussi, à la couronne, le duc de Bordeaux, se retrouve donc le seul héritier légitime du trône. Alors que le duc d’Orléans – pourtant nommé par Charles X lieutenant général du royaume – se fait aussitôt élire roi des Français, pour la branche aînée : c’est l’exil. A la mort de Charles X, le duc de Bordeaux prend sa relève à la tête de la Maison de France, et une souscription nationale lui offre le domaine de Chambord, dont il prend le titre. Il n’a pas un grand choix de princesses en raison du blocus matrimonial exercé par Louis-Philippe d’Orléans et doit se contenter de l’archiduchesse Marie-Thérèse, sœur aînée de Marie-Béatrice d’Autriche-Este, princesse de Modène, fille du duc François IV. Après la mort accidentelle du jeune héritier de Louis-Philippe le 13 juillet 1842, alors que la question de la régence divise la France, le Comte de Chambord en profite pour rassembler autour de lui à Londres l’élite des partisans de la branche aînée, froissant au passage la Reine Victoria, qui elle, se rapproche peu à peu de la monarchie de juillet.
Suite à la révolution de 1848, les Orléans à leur tour connaissent l’exil, et Louis-Philippe, lui-même, avant de mourir le 26 août 1850 précise, contre l’avis de son entourage, que le comte de Chambord demeure le seul héritier légitime de la couronne. Cependant la division entre les deux branches demeure, et la réussite du coup d’Etat bonapartiste du 2 décembre 1851 en est la preuve.
La défaite de Sedan en 1870 marque la fin du second Empire, et les élections du 28 janvier 1871 donnent une chambre aux deux tiers royaliste. Malgré cette majorité, la chambre refuse de faire appel au comte de Chambord, pour éviter de lui faire endosser la défaite, et de le faire  » rentrer dans les fourgons de l’Etranger « , préférant attendre le départ des Allemands pour une éventuelle restauration. Le 8 juin 1871 est abrogée la loi d’exil : les princes peuvent rentrer en France, et les Orléans proposent enfin aux légitimistes une fusion acceptée par le Comte de Chambord, à la seule condition du rétablissement du drapeau blanc. Il est réducteur de penser que l'échec de la restauration tienne à la question du drapeau!( nous aurons l'occasion d'y revenir). La négociation n’aboutit pas, et le Comte de Chambord renonce au trône, et repart en exil après un bref séjour.
A l’automne 1873, alors que la « république sans les républicains » semble en plein désarroi quand à son avenir, il revient incognito en France et réside 10 jours à Versailles, mais Mac-Mahon lui refuse toute entrevue et fait alors voter le septennat : la république s’installe pour durer.
 
 
"Quelques mots maintenant sur le drapeau. Le drapeau tricolore a assisté à toutes les horreurs de nos révolutions, et il décore par centaines les musées de l'Allemagne. Il nous a enlevé en 1814 et en 1815 une partie de nos colonies, toute une ligne de frontière, et naguère l'Alsace et la Lorraine ; il nous a fait payer des milliards à l'étranger, sans compter ceux qu'il nous a fallu, donner à la Prusse. Le drapeau blanc, vous n'en trouverez aucun dans les musées de l'Europe, il a chassé les Anglais et fait la France, émancipé les Etats-Unis et délivré la Grèce.
Résumons. Le drapeau tricolore nous a donné sous l'empire trois départements; sous la république un ; sous l'orléanisme zéro. Le drapeau blanc, sous l'antique monarchie : quatre-vingt-cinq départements, presque toutes nos colonies et Alger. L'avantage reste donc au drapeau blanc. "Je n'arbore pas un nouveau drapeau, disait Henri V, je maintiens celui de la France et j'ai la fierté de croire qu'il rendrait à nos armées leur antique prestige. — Si le drapeau blanc a éprouvé des revers, il y a des humiliations qu'il n'a pas connues" (28 janvier 1872).
 
 
 

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