"Personne, sous aucun prétexte, n'obtiendra de moi que je consente a devenir le roi légitime de la Révolution"
Henri V

samedi 24 août 2013

24 août 1883

mort du Comte de Chambord - Henri V - (né le 29/09/1820) à Frohsdorf, en exil.

roi de droit sous le nom de Henri V (1844-1883)
 
Restauration possible?
 
La mort de Napoléon III en janvier, le départ du républicain Thiers en mai, l'évacuation des troupes allemandes en septembre crée un climat propice à la restauration. Le gouvernement, soutenu par l'Église qui multiplie les pèlerinages où on chante en longue processions « Sauvez Rome et la France au nom du Sacré-Cœur ! », entretient ce climat. Le 5 août 1873, le comte de Paris, petit-fils de Louis-Philippe, se rend à Frohsdorf pour rencontrer le comte de Chambord et saluer en lui le « seul représentant du principe monarchique. » Il ajoute que si la France veut revenir à la monarchie, « nulle compétition ne s'élèvera dans notre famille. » Cette réconciliation du petit-fils de Charles X et des Orléans doit en principe inciter les députés orléanistes à se joindre à leurs collègues légitimistes pour voter le rétablissement de la royauté. Pie IX charge alors le nonce apostolique de Vienne de faire savoir au comte de Chambord que le Saint-Siège attache un grand prix à la restauration en France et que la couleur du drapeau est un sujet sur lequel il faut savoir trouver un terrain d'entente.
Le 4 octobre, les députés royalistes nomment une commission chargée de s'entendre avec le comte de Chambord sur un projet de future constitution, préalable au vote de la restauration de la monarchie. La commission désigne le député des Basses-Pyrénées Charles Chesnelong pour rencontrer le prétendant. Le 14 octobre 1873, à Salzbourg, le comte de Chambord approuve le projet constitutionnel libéral et parlementaire que lui expose Chesnelong. Le prince ne soulève aucune objection aux lignes déjà esquissées : la reconnaissance du droit royal héréditaire comme partie intégrante du droit national et non placé au-dessus de lui, l'élaboration d'une constitution discutée par l'Assemblée et non octroyée par le roi, la séparation des pouvoirs et le bicaméralisme, la responsabilité politique des ministres, la garantie des libertés civiles et religieuses. Au sujet du drapeau, les deux hommes conviennent d'un texte indiquant que le comte de Chambord « se réserve de présenter au pays et il se fait fort d'obtenir de lui par ses représentants, à l'heure qu'il jugera convenable, une solution compatible avec son honneur et qu'il croit de nature à satisfaire l'Assemblée et la Nation. » Le comte de Chambord n'a cependant pas caché à son interlocuteur qu'il n'accepterait jamais le drapeau tricolore.
L'accession au trône du comte de Chambord paraît très proche d'aboutir. Alphonse Daudet écrit : « Qu'il vienne vite, notre Henri… On se languit tant de le voir. » La commission prépare un texte qui sera soumis au vote dès la première séance de l'Assemblée le 5 novembre et qui affirme dans son article premier que « la monarchie nationale, héréditaire et constitutionnelle est le gouvernement de la France ». À la fin d'octobre 1873, on commence à préparer le retour du roi en France.
Le duc Gaston d'Audiffret-Pasquier entend en informer les Français par un communiqué de presse qui mentionne que des modifications du drapeau ne pourraient être apportées que par l'accord du roi et de la représentation nationale, sans parler de remplacement. Or, le comte de Chambord est prêt à accepter provisoirement le drapeau tricolore à condition qu'on lui laisse l'initiative de pouvoir le modifier ou d'en proposer un autre une fois revenu sur le trône. De plus, le procès-verbal d'une réunion des députés du centre-droit rédigé par Charles Savary prête au comte de Chambord des propos qu'il n'a pas tenus lors de son entrevue avec Chesnelong, à savoir qu'il saluerait « avec bonheur » le drapeau tricolore à son entrée en France. Le compte-rendu de Savary fut comparé à la dépêche d'Ems par ceux qui pensèrent qu'elle visait précisément à provoquer une réaction du comte de Chambord pour faire échouer la restauration.
Du fait de la déformation des paroles du comte de Chambord par Charles Savary, certains journaux vont jusqu'à dire que le comte de Chambord s'est définitivement rallié au tricolore. Ne voulant pas être lié, le prétendant décide alors de démentir cette interprétation dans une Lettre à Chesnelong du 27 octobre 1873, qu'il fait publier dans le journal légitimiste L'Union. Il y constate que « l'opinion publique, emportée par un courant que je déplore, a prétendu que je consentais enfin à devenir le roi légitime de la révolution. [...] Les prétentions de la veille me donnent la mesure des exigences du lendemain, et je ne puis consentir à inaugurer un règne réparateur et fort par un acte de faiblesse. » Le comte de Chambord réaffirme son attachement au drapeau blanc. Ne pouvant plus espérer obtenir une majorité, la commission qui préparait la restauration de la monarchie met fin à ses travaux le 31 octobre.
Le comte de Chambord, qui ne s'attendait pas à ce résultat, fait alors une démarche pour ressaisir ses chances : il se rend incognito en France le 9 novembre 1873 et s'installe à Versailles, 5 rue Saint-Louis, chez un de ses partisans, le comte de Vanssay. Le 12 novembre, il fait demander par le duc de Blacas à rencontrer le maréchal de Mac Mahon, président de la République. Il songe sans doute entrer à la chambre des députés, appuyé au bras du président, et obtenir des parlementaires enthousiastes la restauration de la monarchie. Mais Mac Mahon se refuse à rencontrer le comte de Chambord, en estimant que son devoir de chef de l'exécutif le lui interdit. Dans la nuit du 20 novembre, l'Assemblée, qui ignore que le comte de Chambord est en France, vote le mandat présidentiel de sept ans, prolongeant ainsi les pouvoirs de Mac Mahon. Pour les orléanistes, ce délai doit permettre d'attendre la mort du comte de Chambord, après laquelle son cousin, Philippe d'Orléans, comte de Paris, petit-fils de Louis-Philippe, pourrait monter sur le trône, en acceptant le drapeau tricolore. La République n'était alors envisagée que comme un régime temporaire.


La chambre à coucher du comte de Chambord et le jardin du château de Frohsdorf.
Apprenant le vote du septennat, le comte de Chambord rentre à Frohsdorf, pour ne pas être un sujet de troubles. Il ne perd pas espoir, mais les nouvelles qui lui viennent de France ne lui indiquent que l'amenuisement puis la disparition de la majorité royaliste, face aux victoires successives des républicains. La République est instituée en janvier 1875 par l'amendement Wallon, et les lois constitutionnelles de février puis de juillet organisent son fonctionnement. En 1879, avec la démission du président Mac Mahon, tous les pouvoirs appartiennent aux républicains.
En juin 1883, le comte de Chambord est atteint d'une maladie des voies digestives dont il meurt en exil à Frohsdorf le 24 août 1883. « Henri V » est inhumé auprès de Charles X, du duc et de la duchesse d'Angoulême, à Gorizia (Görz en allemand) aujourd'hui Nova Gorica en Slovénie (qui se trouvait à l'époque en Autriche-Hongrie).



 

Le comte de Chambord n'a pas eu d'enfant. De son vivant s'était donc posée la question de savoir quel serait son successeur.

Selon les lois fondamentales du Royaume de France, la couronne devait revenir à l'ainé de la famille, en l'occurrence donc aux Bourbons d'Espagne, qui descendaient d'un petit-fils de Louis XIV. Ce dernier, monté sur le trône d'Espagne en 1700, sous le nom de Philippe V, avait bien renoncé à ses droits sur le trône de France, pour lui et toute sa descendance, lors des traités d'Utrecht en 1713, mais toute renonciation est nulle selon le principe d'indisponibilité de la couronne.
Pour les orléanistes, Philippe V ayant renoncé au trône de France, la couronne devait revenir au chef de la maison d'Orléans en vertu des renonciations bilatérales des traités d'Utrecht.
La question avait été posée au comte de Chambord, qui avait répondu que son successeur serait « celui qui aura le droit. » Selon un auteur, il tenait à la loi traditionnelle de succession et n'approuva pas ceux qui désignaient le comte de Paris comme son successeur. Dans son testament, le comte de Chambord ne mentionna pas le comte de Paris, et il légua à un Bourbon d'Espagne, le duc de Madrid, petit-fils de Jean de Bourbon, ses archives, l'argenterie aux armes de France, les colliers des ordres royaux et les étendards confiés en 1830 à Charles X.
À la mort du comte de Chambord, une minorité de légitimistes fidèles, soutenue par la comtesse de Chambord, reconnut comme le « roi de droit » Jean de Bourbon, comte de Montizon, descendant du petit-fils de Louis XIV, désormais aîné des Capétiens, également prétendant carliste à la couronne d'Espagne. Pour les légitimistes, la maison d'Orléans ne pouvait prétendre à la succession que d'un roi des Français, Louis-Philippe.
Malgré Philippe Egalité, régicide ayant renié pour lui et sa descendance tout lien avec la famille royale des Bourbons.
Après avoir renversé Charles X, instaurer une nouvelle monarchie (celle de Juillet) en rompant une fois de plus tout lien avec les Bourbons. Usurpation du Trône, exil de la famille royale, mise en place d'une nouvelle famille "dynaste" les Orléans.
Louis-Philippe et ses fils n'ont eu de cesse de lutter contre l'action du Comte de Chambord et de ses amis en les dénigrants ou comme par habitude familiale en essayant de le tromper.
Une majorité de royalistes français reporta ,pour diverses raisons (ambitions, méconnaissances, lassitudes ....) ses espoirs de restauration sur Philippe d'Orléans, comte de Paris, petit-fils de Louis-Philippe, car il vivait en France et était connu des Français. D'autres abandonnèrent toute espérance politique.

Mais aujourd'hui le combat pour la restauration du Trône et de l'Autel continue, les légitimistes entretiennent les lys de la monarchie traditionnelle et catholique.

Pour bien comprendre cette période et se faire une idée sur le sujet:

http://www.chire.fr/A-145817-cahier-n-01-les-blancs-d-espagne.aspx



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