"Personne, sous aucun prétexte, n'obtiendra de moi que je consente a devenir le roi légitime de la Révolution"
Henri V

samedi 19 octobre 2013

101° PÈLERINAGE LÉGITIMISTE







Sermon  de la messe du 101ème pèlerinage légitimiste


Sainte Anne d’Auray, 29 septembre 2013



        Lorsque nous ouvrons notre catéchisme et que nous lisons la
question : « Quelles sont les créatures les plus parfaites ? » nous
découvrons : « Les créatures les plus parfaites sont les anges et les hommes
».

        Alors parler des anges en notre XXIe siècle, en plein essor
technique, scientifique, pourrait paraître à certains de la gaminerie,
tandis que pour d’autres cela relèverait de la folie pure et simple.

        Aussi, mes Frères, laissez-moi d’être fou, ce matin, car les anges
existent et j’y crois bien. Pourquoi, me direz-vous ? Parce que Notre
Seigneur Jésus-Christ en a parlé dans l’Évangile ; parce que la Sainte
Écriture en a parlé tant dans l’Ancien que dans le Nouveau Testament ; parce
que l’Église l’enseigne depuis toujours. « Est de foi catholique, disait
saint Vincent de Lérins au Ve siècle, ce qui a été cru depuis toujours, par
tous et en tous lieux ».

        Les anges et leur épreuve

        Au commencement, alors que Dieu était seul, alors que ce
Dieu-Trinité n’avait fait ni la terre, ni notre voûte céleste, ni rien de
matériel, Il créa les anges, ces créatures spirituelles qui, en conséquence,
ne possédaient pas de corps, pour L’adorer et Le servir.

        Ces myriades d’esprits entouraient donc son trône, chantaient sa
gloire et adoraient sa majesté.

        Or, il plut à Dieu de les soumettre à une épreuve afin de
récompenser leur fidélité en les confirmant dans la gloire et le bonheur.
Quelle fut la nature de cette épreuve ?

        Le Très Haut, en soulevant devant eux un coin de l’horizon des
temps à venir, leur montra le Verbe fait chair et Le leur proposa à leur
adoration. Il leur était donc proposé d’adorer le Fils de Dieu assumant la
nature humaine, nature humaine inférieure à la nature angélique.

        Hélas, le chef des anges, Lucifer, le porte-lumière, celui qui
avait été gratifié le plus des bienfaits divins, se révolta et s’écria « Je
ne servirai pas » (non serviam), « car adorer, c’est m’abaisser. Je ne puis
accepter cette humiliation ». En effet, Dieu prend pour l’élever à Lui une
créature d’un ordre inférieur. Eh bien, moi aussi « je vais monter,
j’élèverai un trône au-dessus des astres de Dieu, je m’assiérai sur la
montagne de l’alliance et je serai semblable au Très Haut ».

        A ce mouvement de révolte, un grand nombre d’anges s’associèrent ce
qui provoqua une réaction extrêmement violente de celui que nous fêtons
aujourd’hui, saint Michel. Aussi, s’écriant d’une voix retentissante : « Qui
est comme Dieu «  (Quis ut Deus), il précipita Lucifer et les anges révoltés
en enfer que Dieu créa spécialement pour eux. Car Dieu n’a pas créé l’enfer
d’abord pour les hommes, mais d’abord pour les anges révoltés. Ce qui ne
veut pas dire qu’il n’y a pas d’hommes en enfer, entendons-nous bien.

        Saint Michel, défenseur de la grandeur de Dieu

        Saint Michel que nous célébrons aujourd’hui, nous apparaît donc, en
premier lieu, comme le défenseur de la grandeur de Dieu, le défenseur des
droits de Dieu. Et vous le savez, mes Frères, son ennemi juré, Lucifer, n’a
de cesse que de vouloir détourner l’homme de Dieu, que de vouloir le rendre
indépendant vis-à-vis de Dieu.

        Ce fut d’abord le péché originel par lequel Satan fit croire à nos
premiers parents qu’ils devaient s’affranchir de Dieu en goûtant le fruit de
l’arbre de la connaissance du bien et du mal. « Du jour où vous en goûterez,
vous serez comme Dieu ».

        Ce fut alors le premier acte de libéralisme qui a généré toutes ces
conséquences dramatiques : la perte de la vie surnaturelle, la perte des
dons préternaturels, la dégradation de la vie naturelle.

        Puis ce fut cette œuvre satanique, qui porte le nom de Révolution
française, qui tua le roi, le lieutenant de Dieu sur terre et qui voulut
arracher Dieu des cœurs. Le mouvement infernal était lancé, il ne devait
plus s’arrêter. Pour nous en convaincre, regardons ce qui se passe
actuellement.

        Ce fut ensuite la séparation de l’Église et de l’État, cette folie
qui consistait à vouloir séparer l’homme en deux, l’homme privé qui pouvait
croire ce qu’il voulait, ou ne pas croire, et l’homme public qui devait être
laïque. Quant à l’État, il devait être obligatoirement laïque sans Dieu.
C’est cela la Constitution de 1958 que subit la France.

        Et la machine continue toujours à avancer avec la complicité de
certains hommes d’Église qui ont accepté les acquis de la Révolution
française, particulièrement avec le funeste Concile Vatican II.

        N’a-t-on pas entendu un Monseigneur Etchegaray affirmer : « Après
l’état chrétien dont la déclaration conciliaire sonne le glas  -il voulait
parler de la déclaration « Dignitatis humanae » sur la liberté religieuse-
l’État laïque et neutre est certes un progrès ». Jésus-Christ ne règne plus,
les droits de Dieu sont bafoués, c’est un progrès. Oui, mais un progrès de
la Révolution.

        Face à ce tsunami révolutionnaire, saint Michel vient nous rappeler
que les droits de Dieu doivent être reconnus par les individus, les
familles, les sociétés. C’est cela le règne social de Notre Seigneur
Jésus-Christ. C’est cela la Royauté sociale de Notre Seigneur Jésus-Christ.

        Si nous appelons de tous nos vœux son lieutenant à régner, nous
devons, chers Amis, mettre Notre Seigneur Jésus-Christ à la première place
de tous les échelons de la société.

        Aussi, avez-vous consacré vos foyers au Sacré-Cœur du Christ-Roi ?
Renouvelez-vous cette consécration tous les ans ? Faites-vous de même pour
l’UCLF ou vos différents Cercles ? Avez-vous étudié les encycliques comme «
Quas Primas » sur le Christ-Roi ?

        Voyez-vous, le rejet de la Royauté sociale est la grande hérésie de
notre XXIe siècle, hérésie qui atteint la plus grande partie du clergé
catholique parce qu’il a été gangréné par les mots d’ordre de la Révolution
: liberté, tolérance, dialogue, laïcité.

        Aussi, quoi qu’il nous en coûte, reconnaissons toujours les droits
de Dieu sur les personnes, les familles, les sociétés. N’ayons pas peur
d’affirmer que nos vies n’ont de sens que par rapport à Dieu. Et n’oublions
pas que c’est Notre Seigneur Jésus-Christ qu’il nous faut servir, car c’est
devant Lui que nous comparaîtrons pour être jugés sur nos bonnes et nos
mauvaises actions.

        Saint Michel protecteur de la France

        Mais saint Michel nous intéresse, tout particulièrement, nous
Français, car il est l’ange gardien de la France. [N’oublions pas qu’il est
patron secondaire de notre terre de France].

        En effet, se manifestant dès le baptême de Clovis à Reims en y
apportant la Sainte Ampoule, comme le rappellent les pieuses chroniques de
l’époque, saint Michel, tout au long de l’histoire, va veiller sur notre
pays. Nous le voyons d’ailleurs peint sur les étendards de Charlemagne et
gravé sur nombre de monnaies du Moyen-Age.

        Mais ne l’oublions pas c’est au moment où la France, envahie,
abandonnée par ses chefs, s’enlisait dans une guerre sans fin contre les
Anglais, que saint Michel intervient en apparaissant à une humble bergère de
Lorraine, Jeanne d’Arc, et l’assista jusqu’à ce qu’elle eut accompli sa
mission providentielle, à savoir dans  l’ordre, refaire le  lien entre la
France et Jésus-Christ puis sacrer son lieutenant à Reims, Charles VII.

        Ce qui décida ce roi, reconnaissant, à faire peindre l’image de
saint Michel sur ces étendards avec ces paroles : « Dans ma grande détresse,
mon sauveur a été saint Michel ».

        Chers Amis, à l’heure actuelle, le royaume de France est de nouveau
en grande pitié. Aussi nous ne sortirons de la crise qu’en rétablissant
l’ordre, à savoir Notre Seigneur Jésus-Christ au sommet de l’État avec tous
les principes que cela implique.

        Ce ne sera pas une 6e République, ni un prince sorti du chapeau de
la Maçonnerie qui rétabliront l’ordre. A nous d’avoir les idées claires à ce
sujet. A nous de ne pas nous enthousiasmer pour des solutions vouées à
l’échec, ou de véritables voies de garage. Nous sommes près de la mer, vous
comprendrez donc que ce ne sera pas une vague colorée et laïque qui sauvera
la France.

        Mais, mes Frères, si nous appelons au retour de l’ordre voulu par
Dieu, supplions le glorieux saint Michel et agissons. Il nous fera alors
comprendre qu’il faut aussi travailler à la remise en ordre de la cellule de
base de la société qu’est la famille.

        Il faut que le père de famille, véritable lieutenant de Dieu dans
son domaine, remplisse son rôle par sa foi, sa piété, son exemple, son
dévouement, son esprit de décision. Car le problème actuel n’est pas le fait
que les femmes prennent toutes les places, mais bien plutôt que les hommes
démissionnent trop souvent : « la nature a horreur du vide ».

        C’est cela dont la France a besoin : des lieutenants de Dieu à tous
les échelons de la hiérarchie sociale.

        Saint Michel protecteur de l’Église

        Saint Michel, défenseur de la grandeur de Dieu, « Le Prince de
l’empire des gaules » est enfin le protecteur de l’Église.

        N’est-ce pas ce que proclame la Mère Église dans sa liturgie : «
L’Église de Dieu, comme l’ancienne Synagogue, honore en saint Michel, son
gardien et protecteur ».

        En effet, on ne compte plus dans l’histoire de l’Église les
interventions du prince des anges :

*  C’est lui qui délivra saint Pierre dans sa prison.

*  C’est lui qui fit briller aux yeux de Constantin la croix qui le mena à
la victoire. « Par ce signe tu vaincras ». Aussi Constantin la fit broder
sur ses étendards et reproduire sur les boucliers de ses soldats.

*  C’est encore Lui, saint Michel, qui arrêta Attila aux portes de Rome, et
c’est lui qui, maintes fois, interviendra pour stopper les différentes
tentatives d’invasions des Sarrazins.

        L’Église, plus que jamais, traverse une crise terrible. Des ennemis
de Dieu et de l’Église occupent, à l’heure actuelle, des postes élevés dans
la hiérarchie. Ils sont dans l’Église sans être de l’Église. Au point
qu’humainement, aucune solution ne semble possible.

        Mais, et il y a ce « mais » qui est capital, l’Église ne se
gouverne pas qu’humainement. L’Esprit-Saint en est l’âme, qui vient
authentifier les paroles du Roi des Rois Notre Seigneur Jésus-Christ : « Je
suis avec vous jusqu’à la fin des temps »,  « les portes de l’enfer ne
prévaudront pas contre l’Église ».

        C’est donc une grande leçon d’espérance qu’il nous faut retenir de
cette fête de saint Michel. Aussi, que le glorieux archange qui a chassé
Satan et les anges déchus de la cour céleste, expulse ces suppôts de Satan
qui sont entrés dans l’Église.

        Alors comment ne pas terminer ces quelques paroles sur saint Michel
par cette courte prière antique et vénérable qui nous montre que la prière
doit déboucher sur l’action :

                  « Saint Michel inspirez-nous votre zèle de la gloire de Dieu,
                     afin que se renouvellent en notre temps
                     les gestes de Dieu par les Francs ».




Ainsi soit-il.

Père Jean Marie, Fraternité de la Transfiguration







                                                           


 

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