"Personne, sous aucun prétexte, n'obtiendra de moi que je consente a devenir le roi légitime de la Révolution"
Henri V

samedi 23 août 2014

" NOUS NE SOMMES PAS SOLIDAIRES"

merci à nos amis du Cercle Robert de Baudricourt de Lorraine pour cette contribution.

Comme amorce de réflexion politique purement monarchiste, penchons nous un instant sur cette réplique qui revient souvent dans la bouche des nouveaux convertis à la royauté, et le constat qu’ils font a propos du royalisme en général, notamment sur son manque de cohésion. Après avoir quitté le combat des chefs de la république, nombreux sont ceux qui découvrent avec stupéfaction le combat des princes... Bien des néophytes abordent le royalisme, et croient au départ que tous les royalistes forment un seul « bloc » parfaitement homogène, alors que rien n'est plus faux. C’est la première grande découverte que font la plupart des gens qui commencent à s'y intéresser.

rassemblons nousCe premier « cap » passé, réclamer d’emblée l’union sacrée, et certes un bon réflexe de base pour quiconque veut agir pour la France, et qui a conscience que notre peuple souffre cruellement de ce manque d’unité et de solidarité. Mais, c'est bien souvent le point de vue trop téméraire et pressé de quelqu'un qui est novice, et qui ne juge pas utile de chercher auparavant à comprendre ce qui est à l’origine de ces divisions permanentes. Faire abstraction de cette difficulté est une erreur fatale, qui ramènera dans bien des cas hélas, ces nouveaux convertis à la royauté dans les bras de la révolution.
Tout d’abord et afin d’éviter à nos lecteurs de tomber dans ce piège énorme, rappelons brièvement que faire de la politique quantitativement et non qualitativement (réflexe républicain), de manière démocrate ne fait qu'additionner des voix asservies et désincarnées moralement et spirituellement. C’est le premier point à maîtriser pour rester en éveil ne pas se laisser prendre par les idéologies révolutionnaires.
Le problème ensuite de la très difficile communication entre les royalistes, est qu'une partie non négligeable d'entre eux sont en vérité des frondeurs, des dissidents au principe français qu'ils prétendent défendre. Aujourd'hui, si tout royaliste reconnaissait l'aîné des Capétiens et travaillait avec l'Union des Cercles Légitimistes de France (L’UCLF n’est pas un parti politique mais, dans la mesure où elle travaille, à faire connaître l’institution monarchique qui a fait la France, elle fait ouvertement de la politique. C’est sa particularité dans le mouvement légitimiste.), en apportant son savoir-faire, ses préoccupations souvent légitimes, ce serait déjà un grand pas vers l’indispensable et nécessaire unité au salut de la France réelle. Mais si on continue à considérer comme royalistes français des gens qui n'ont de cesse, par orgueil et/ou méconnaissance, de corrompre l'héritage capétien dans une optique libérale, orléaniste ou nationaliste, le chaos n'est alors pas prêt de s'estomper.
Un monarchiste qui va contre la tradition capétienne et les lois fondamentales du royaume en choisissant un royalisme « à la carte », fait donc de ce fait un grand pas vers l'orléanisme et le bonapartisme, qui sont les seuls monarchismes à promouvoir la fusion avec les valeurs révolutionnaires. Celui qui va dans ce sens commence à produire obligatoirement de la « division ».
Pour les légitimistes il n'y a pas de prétendant, mais seulement un héritier, c'est tout, et les règles dynastiques font partie intégrante du légitimisme français, c'est un invariant qu'il ne revient à personne de changer ni de juger. Le principe premier reste, historiquement et indéniablement, le droit de succession du roi, la loi naturelle. Si on tourne le dos à cela pour des raisons quelles qu'elles soient, on n'est pas légitimiste, parce qu'on n'est pas fidèle aux lois fondamentales du royaume de France. En effet on ne peut logiquement se permettre, si on prend la charge de défendre une école de pensée bien précise, d'être perméable aux idées des écoles ennemies. Ce qui est tout de même philosophiquement élémentaire. Si l’on accepte les « opinions extérieures » à la doctrine que nous défendons, cela signifierait que nous relativiserions et donc abandonnerions notre propre combat.
Au contraire d'un président de la république, le roi de France est un héritier avant d'être un candidat avec des idées personnelles, voilà résumé toute la base et la force du royalisme. Le roi doit incarner un héritage qui est déjà établi par le projet capétien en France, et être capable de l'adapter au monde dans lequel il pourrait régner. En ce sens, les petits programmes politiques des frondeurs révolutionnaires sont complètement vains.
Les royalistes libéraux, s'ils étaient honnêtes, devraient se qualifier de royalistes révolutionnaires, puisqu'ils sanctifient la Révolution en acceptant l'abrogation des lois fondamentales. La France, il n'y a plus que les légitimistes qui la portent. Et d'un point de vue plus pragmatique, c'est porter la responsabilité d'ouvrir une boîte de Pandore, que de vouloir supprimer des lois qui ont assuré la stabilité de la monarchie pendant tant de siècles. Ce sont les seules qui permettent de définir sans conteste le roi légitime, et ceux qui le nient commettent une faute grave.
fleurs de lysAlors, et en conclusion, si les royalistes ne sont pas solidaires, si « nous ne sommes pas solidaires » pour reprendre le titre de cette note, c’est parce que trop nombreux sont ceux qui refusent la tradition et le roi désigné par les lois fondamentales du Royaume. Rassemblons nous, oui ! Mais autour du roi. La nation au sens « traditionnel » (et non pas au sens « révolutionnaire »), ne peut se construire qu’autour du roi de France légitime. Le roi est le point central et incontournable de notre patriotisme authentique. Sans le roi, il n’y pas d’unité possible, il est le seul a pouvoir réconcilier les Français entre eux, et par la même occasion le seul à pouvoir les réconcilier avec leur histoire.
 
Reny_F






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