Jacques de Bourbon était le second fils du roi d'Espagne Alphonse XIII d'Espagne (1886-1941), de la maison capétienne de Bourbon, et de son épouse Victoire Eugénie de Battenberg (1887-1969).
Frère aîné de Jean de Bourbon (1913-1993), héritier du trône d'Espagne en 1941.
À sa naissance, il fut titré infant d’Espagne par son père, dans le cadre de la monarchie constitutionnelle instituée en 1876.
Jacques de Bourbon devint sourd puis muet après avoir dû être opéré des oreilles, à cause d’une double mastoïdite survenue en 1912 et qui avait été mal soignée. Par la suite, il apprit à lire sur les lèvres et recouvra l'usage de la parole aidé en cela par sa seconde épouse Charlotte qui fit une carrière d'artiste lyrique avant son mariage avec l'Infant.
Henri V
Le 14 avril 1931, Alphonse XIII fut chassé du pouvoir par les républicains espagnols. Il prit en exil le titre de courtoisie de « duc de Tolède » et s’installa à Paris à l’hôtel Meurice, puis à Avon (Seine-et-Marne) à l’hôtel Savoy, le gouvernement de la République française lui ayant demandé de rester à au moins 60 km de la capitale. Puis en 1934, l’ex-roi Alphonse XIII et sa famille quittèrent la France et s’installèrent en définitive à Rome au Grand Hôtel.
Par la suite, Jacques de Bourbon vécut en France, d’abord à Cannes, puis à Rueil-Malmaison à la villa Segovia, ensuite à Paris au no 9 de l’avenue Ingres (dans le 16e arrondissement), puis plus tard à Neuilly-sur-Seine, et finalement en Suisse.
Jacques de Bourbon épousa à Rome en l’église Saint-Ignace-de-Loyola le 4 mars 1935, Vittoria Jeanne Joséphine Pierre Marie Emmanuelle de Dampierre (née le 8 novembre 1913 à Rome, de nationalité française et morte le 2 mai 2012 à Rome), fille aînée de Roger de Dampierre (1892-1975), de la noblesse française, et de sa première épouse Vittoria Ruspoli des princes di Poggio Suasa (1892-1982), de la noblesse italienne. De ce mariage, Jacques de Bourbon et Emmanuelle de Dampierre eurent deux fils :
- Alphonse, « duc de Bourbon et de Bourgogne » (1936-1989)
- Charles Gonzalve, « duc d'Aquitaine » (1937-2000).
Pour l’Église catholique romaine et les légitimistes, Emmanuelle de Dampierre, malgré un remariage et un concubinage notoire (Antonio Sozzani et Frederico Astarita), continua d’être présentée comme l’épouse, puis la veuve, de Jacques de Bourbon, donc toujours « duchesse d’Anjou et de Ségovie ». À ce titre, elle présida pendant de nombreuses années diverses cérémonies commémoratives, aux côtés ou à la place de son petit-fils Louis de Bourbon (1974-).
Le 23 septembre 1931 à Paris, l'ex-roi Alphonse XIII vint rendre visite à son cousin aîné, Jacques de Bourbon (1870-1931), « duc d'Anjou et de Madrid », aîné des Capétiens, qui était le prétendant légitimiste au trône de France et le prétendant carliste au trône d'Espagne. Les deux hommes se réconcilièrent. Deux jours plus tard, Jacques de Bourbon vint rendre visite à Alphonse XIII, qui résidait à Avon (Seine-et-Marne), à l'hôtel Savoy. À cette occasion, le prétendant légitimiste et carliste remit à l'ex-roi d'Espagne un collier de l'ordre du Saint-Esprit, hérité du « comte de Chambord ». Par ce geste, le « duc d'Anjou et de Madrid » voulait rappeler à Alphonse XIII qu'il deviendrait un jour l'aîné des descendants d'Hugues Capet (Jacques de Bourbon étant célibataire et sexagénaire, et son vieil oncle Alphonse de Bourbon étant octogénaire et sans enfant).
Jacques de Bourbon (1870-1931), « duc d'Anjou et de Madrid », mourut d'une angine de poitrine le 2 octobre 1931 à Paris, une semaine après son entrevue avec Alphonse XIII à Avon. Cinq ans plus tard, son oncle Alphonse Charles de Bourbon (1849-1936), « duc de San Jaime », mourut accidentellement le 29 septembre 1936 à Vienne. À cette date, l’ex-roi Alphonse XIII d'Espagne devint pour les légitimistes le nouveau « chef de la maison de France », avec pour « dauphin » son fils aîné, Alphonse de Bourbon (1907-1938), ex-prince des Asturies, qui avait pris depuis son mariage le titre de courtoisie de « comte de Covadonga ».
Deux ans plus tard, la mort accidentelle du « comte de Covadonga » à Miami le 6 septembre 1938, fit de son frère Jacques, « duc de Ségovie », le nouveau « dauphin de France » de droit, pour les légitimistes. Puis, à la mort d'Alphonse XIII à Rome le 28 février 1941, le « duc de Ségovie » devint l’aîné des descendants d’Hugues Capet, de saint Louis, d’Henri IV et de Louis XIV. Quelques néo-légitimistes le reconnurent alors comme « roi de France et de Navarre » de droit, sous le nom de « Jacques II ».
Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, Jacques de Bourbon, « duc de Ségovie », entendit assumer sa position de « chef de la maison royale de France » en tant qu'aîné des Capétiens, en prenant le titre de courtoisie de « duc d’Anjou » et les pleines armes de France, et demanda par lettre datée du 28 mars 1946, à Rome, à Jacques de Bauffremont-Courtenay, qui vivait à Paris, d’être son représentant en France.
Le 20 juillet 1946 à Menaggio, province de Côme (Italie), le « duc d’Anjou et de Ségovie » fit une déclaration enregistrée devant notaire. Il déclara notamment : « notre qualité de chef salique de la maison de France comporte pour nous seul le droit héréditaire de porter les armes appartenant au chef de cette maison soit : « d’azur à trois fleurs de lis d’or », qu’en la même qualité à laquelle est attaché héréditairement le droit de faire valoir nos titres au trône de France, nous déclarons ne renoncer aucunement à ce droit. »
En août 1946, Jacques de Bourbon chargea un lointain cousin capétien, François Xavier de Bourbon de transmettre sa déclaration aux cours européennes, accompagnée d’une lettre adressée aux cadets de la dynastie capétienne. Ce que François Xavier de Bourbon accepta, en répondant à Jacques de Bourbon le 24 août 1946 : « je sais bien que le fait de ta renonciation aux droits du trône d’Espagne ne pouvait modifier ton droit d’aîné. »
Le 25 novembre 1950, le « duc d’Anjou et de Ségovie » conféra à son fils aîné, Alphonse, les titres de courtoisie de « duc de Bourbon » et de « duc de Bourgogne ». Et le 21 septembre 1972, il conféra à son second fils, Gonzalve, le titre de courtoisie de « duc d’Aquitaine ».
À partir de 1952, Jacques de Bourbon présida chaque 21 janvier à Paris la messe anniversaire de la mort du roi Louis XVI, d’abord à l’église Saint-Augustin jusqu’en 1957, puis à l’église Notre-Dame des Victoires de 1958 à 1971, puis à la Chapelle expiatoire à partir de 1972.
Le 8 mai 1956 à la basilique Saint-Denis, le « duc d’Anjou et de Ségovie », invité par le conseil général du département de la Seine, présida en compagnie de son fils aîné, Alphonse, « duc de Bourbon », la cérémonie de remise du reliquaire de saint Louis, organisée par le Mémorial de France à Saint-Denys.
À partir de 1957, Jacques de Bourbon signa désormais Jacques Henri ses actes français, ajoutant ainsi son quatrième prénom à son premier prénom (en revanche, il continua de signer ses actes espagnols du seul prénom Jacques). Les légitimistes lui donnèrent donc désormais comme nom royal « Henri VI ».
En juin 1959, la télévision française diffusa un entretien avec Jacques Henri de Bourbon, dans lequel il raconta le voyage autour du monde qu’il venait de faire pendant trois mois.
Le 30 avril 1967, le « duc d’Anjou et de Ségovie » inaugura à Angoulême une plaque sur la statue de Jean d'Orléans (1400-1467), à l’occasion du cinquième centenaire de la mort de ce Capétien, grand-père du roi François Ier de France. À cette occasion, Jacques Henri de Bourbon fut accueilli par l’évêque d’Angoulême dans la cathédrale Saint-Pierre et par le maire à l’hôtel de ville.
Le 8 mars 1972, le « duc d’Anjou et de Ségovie » prêta serment comme « 17e chef et souverain grand maître » de l'ordre du Saint-Esprit.
Pour en savoir plus
http://www.chire.fr/A-180793-souvenirs.aspx
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