"Personne, sous aucun prétexte, n'obtiendra de moi que je consente a devenir le roi légitime de la Révolution"
Henri V

vendredi 4 janvier 2013

Ordre du Saint Esprit

L'Ordre et milice du Benoît Saint Esprit fut créé par le roi Henri III en décembre 1578.
Premier des ordres de la couronne, et le plus prestigieux, il n'était conféré qu'à un nombre limité de gentils-hommes d'ancienne race qui prêtaient serment d'allégeance au roi et l'Eglise catholique.
Les chevaliers du saint Esprit devaient avoir été reçus chevalier de l'Ordre de Saint michel (fondé par le roi Louis XI en 1469) ou , réciproquement, recevoir le "cordon bleu" du Saint Esprit conférait ipso facto la dignité de chevalier de Saint Michel. Ceci explique que l'on utilisait, pour désigner cette élite de la noblesse française la formule "chevalier des Ordres du Roi". Ce double patronage ne fait que ratifier un ordre des choses très ancien qui préside spirituellement à la garde de la couronne de France: le prince de la milice céleste et le Divin Paraclet sont, dès l'origine, les sources divines respectivement de l'onction et de la protection céleste du Roi Très-Chrétien.
Le Roi des Lys procède en effet de la colombe qui apporta la Sainte Ampoule au baptème du roi Clovis, colombe du Saint Esprit qui figurait sur les ornements liturgiques du sacre royale, ainsi que sur les vêtements des chevaliers-barons de la Sainte Ampoule qui, lors de chaque sacre, étaient chargés d'escorter le précieux "Don du Ciel" depuis la basilique de Saint Rémi jusqu'à la cathédrale de Reims.
Le roi Henri III, à l'époque où les guerres de religion ravageaient le royaume, ne fit que solenniser la dévotion constante des rois de France au Saint Esprit et officialiser ainsi le patronage particulier de la troisième personne de la Très sainte Trinité sur la personne du roi, Lieutenant du christ et Fils Aîné de l'Eglise. L'ordre avait comme objet initial la protection et la défense de la personne sacrée du souverain. Bien que sa fête principale fût, comme il se doit, la Pentecôte, où l'on recevait ordinairement les nouveaux chevaliers, le premier jour de l'année était consacré à un chapître solennel de l'ordre.
De sorte que sous "l'Ancien Régime", les portes de l'année se trouvaient ouverte pour l'invocation au Saint Esprit et sous son "aile", ce qui n'est pas sans signification spirituelle et symbolique. L'Esprit Saint est en effet Celui qui "renouvelle toutes choses" et leur infuse l'énergie créatrice divine.
On peut remarquer que c'est un premier janvier que la dernière branche des Valois (celle des comtes d'Angoulême, qui commence avec françois Ier et se termine avec henri III, son dernier petit-fils) accéda au trône. Or, c'est précisément durant cette période de 1515 à 1589, que l'Unité du monde catholique fut rompue par la réforme protestante et que les guerres religieuses qui suivirent partout ruinèrent les dernières assises de la Chrétienté médiévale et faillirent emporter le trône de Saint Louis. Cette époque ouvrit alors la voie à la seule primauté du principe étatique.
Le roi Henri III, prince trop méconnu et d'une rare clairvoyance, eut la hardiesse, le 30 avril 1589, à Tours, de réunir ses forces avec celle de d'Henri de Navarre, son cousin et beau-frère, chef du parti protestant (et futur Henri IV), afin de faire barrage ensemble aux deux partis opposés de la Ligue (ultramontaine) et des Huguenots, les uns proches de l'Espagne et les autres à la stipendiés par l'Angleterre et d'autres princes protestants. Il visait ainsi à placer la couronne de france hors des rivalités religieuses, de la rapacité des princes, et du fanatisme des ministres du cultes avides de régenter le temporel.
Cet acte d'inspiration divine, qui, trois mois plus tard, coutâ la vie au roi, assasiné par un moine fanatique, permit sans doute d'éviter le pire et de préparer la reconstruction du royaume à laquelle s'attela le roi Henri IV.

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