"Personne, sous aucun prétexte, n'obtiendra de moi que je consente a devenir le roi légitime de la Révolution"
Henri V

samedi 23 mars 2013

Portrait d'un criminel révolutionnaire Paul Barras.

 Issu de la noblesse, régicide et parfait républicain!

Nous vous en parlons car il est de notre région et que cette année c'est le 220° anniversaire de la prise de Toulon par les révolutionnaires et le massacre de la population toulonnaise par les républicains.


Paul François Jean Nicolas vicomte de
Barras est un homme politique français né le 30 juin 1755 à Fox-Amphoux (Provence, aujourd'hui Var) et mort le 29 janvier 1829 à Paris. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise.
Député à la
Convention pendant la Révolution française, il vota la mort de Louis XVI.
Né le 30 juin 1755 dans une famille de petite noblesse provençale, il entre dans l’armée à l’âge de seize ans en
1771. Il sert aux colonies (Isle de France) et prend part à des actions militaires aux Indes sous M. de Bellecombe et le Bailly de Suffren. Il concourt en Inde à la défense de Pondichéry. En 1783 il met fin à sa carrière, en donnant sa démission après une altercation avec le maréchal de Castries, ministre de la Marine. Il se retire avec le grade de capitaine, et vient à Paris.

C’est par hasard qu’il assiste à la prise de la Bastille le 14 juillet 1789. Jusqu’alors, le vicomte de Barras n’a pas d’idées politiques bien arrêtées. Il rencontrait Mirabeau chez Sophie Arnould. Peut-être est-ce cette rencontre qui l’incite à adhérer à la franc-maçonnerie, puis au club des jacobins et à se lancer dans la politique comme républicain. Il se présente à la législative, et est élu délégué du Var, parmi 554 autres délégués. Il n’est pas élu député, mais membre de la Haute-Cour d'Orléans. Celle-ci devant être dissoute, il rentre à Paris, et est nommé commissaire près de l’armée d'Italie.
 
Élu député suppléant du Var à la Convention en 1792, il siège avec les Montagnards et vote la mort du roi Louis XVI. Après la mort de ce dernier, la Convention, attaquée de toutes parts, nomme des représentants délégués dans les provinces et aux armées. Il part en mission dans les Basses et les Hautes-Alpes, puis une nouvelle fois à l’armée d’Italie. Face à l’insurrection qui se forme à Toulon, puis à Marseille, il fait preuve d’initiative et, persuadé de la trahison du général Brunet, il le fait arrêter au milieu de son armée. C’est là qu’il reçoit l’ordre de reprendre Toulon qui insurgée sous l’action du parti royaliste, a ouvert le port aux flottes ennemies, britannique et espagnole, et livré une partie de la flotte aux Britanniques.
Craignant un débordement des ennemis, Barras confie à un jeune capitaine d’artillerie, Bonaparte, la défense des côtes de Provence. Bonaparte, écrit Barras dans ses mémoires, faisait preuve alors de beaucoup d’activisme, et n’hésitait pas à se dire ultra-montagnard. Barras lui accorde sa bienveillance et sa protection, mais ne lui attribue qu’un rôle secondaire dans la prise de Toulon « Le meneur de la prise est le général Dugommier ». Pourtant, après le siège de Toulon, Bonaparte est nommé général de brigade, avec ordre de se joindre à l’armée d’Italie. Il charge et couvre Fréron qui exerce une répression sanglante sur la population toulonnaise (fusillade de masse, fosses communes sur le champ de Mars a l'entrée de la ville, véritable génocide sur la ville, débaptisée et appelée Port-la-Montagne) Il rappelle Bonaparte plus tard, le 13 vendémiaire an IV, lors de l’insurrection royaliste qui menace la Convention.
De retour à Paris, il est acclamé à la Convention et félicité pour avoir bien mérité de la nation. Par contre, l’accueil du Comité de salut public est glacial. Éloigné de Paris depuis un certain temps, il est surpris de voir la Terreur atteindre un tel paroxysme. Bientôt on l’accuse. Il est dénoncé pour avoir destitué le Tribunal révolutionnaire de Marseille. Ulcéré, il se bat et obtient gain de cause à la Convention et au club des Jacobins. Quelque temps plus tard, c’est en vain qu’il se rend avec Danton et Laignelot (Danton avait été accusé de pillage lors d’une mission en Belgique) chez Robespierre. Le 11 germinal an II, Danton est arrêté.
Il est l’un des principaux responsables avec
Tallien et Fouché de la chute de Robespierre, le 9 Thermidor (27 juillet 1794). Commandant de la force armée de Paris, il s’empare de la personne de Robespierre et met fin à la Terreur.
Un peu plus tard il est nommé membre du Comité de sûreté générale (décembre 1794) puis président de la Convention thermidorienne (février 1795). Il est chargé de défendre la Convention contre les insurgés. Son rôle dans la journée du 13 Vendémiaire an IV (5 octobre 1795) est capital. Secondé par le général Bonaparte, il disperse l’insurrection par la mitraille.
Il est élu au
Directoire dès sa création le 31 octobre 1795. Il joue un rôle-clé sans discontinuer pendant 4 ans, incarnant une gauche thermidorienne, mais ferme face aux menées royalistes. Il forme avec Reubell et La Réveillère une sorte de triumvirat. Pour assurer leur puissance, ces trois directeurs font le coup d'État du 18 fructidor an V (4 septembre 1797) et proscrivent deux de leurs collègues, Barthélemy et Lazare Carnot, ainsi qu’un grand nombre de membres des deux Conseils, accusés de tendances royalistes. Il participe aussi au coup d'Etat du 22 floréal an VI . Peut-être a-t-il entamé en 1799 une négociation avec les Bourbons en vue d’une restauration de Louis XVIII, mais il est devancé par le coup d'État du 18 Brumaire.
À son retour d’Égypte, Bonaparte et Sieyès renversent le Directoire et le 18 brumaire, Barras démissionne. D’abord relégué dans son domaine de Grosbois, il est contraint à l’exil à Bruxelles. Il revient ensuite en Provence, avant un nouvel exil à Rome.
Il meurt oublié le 29 janvier 1829, accablé d’infirmités, à Chaillot (près de Paris), où sous la Restauration il est autorisé bien que régicide et patriote,à rentrer après la chute de l’Empire Cela s'explique par le fait qu'il était un des rares régicides à n'avoir pas adhéré pendant les Cent-Jours à l'acte additionnel aux constitutions de l'Empire. Il est inhumé dans la 28e division du cimetière du Père Lachaise à Paris.


Extrait de la lettre de Paul barras, représentant du peuple à l'armée d'Italie.

"Le département du Var est purgé de tous les aristocrates & amis de Pitt. J'ai fait arrêter les nobles, des accapareurs qui étoient en relation avec les infâmes Toulonnais. Ces scélérats s'étoient réfugiés dans les montagnes, je m'y suis rendu avec un détachement de dragons. Cette course civique & révolutionnaire a eu d'excellents effets. Elle a porté l'effroi dans l'âme des modérés & des ennemis de la république.

Elle nous a fait découvrir des magasins de blé que les infâmes amis des coalisés laissoient pourrir. Elle nous a produit aussi près de deux millions venant des biens des royalistes en fuite. Nous avons appris que 15 vaisseaux anglais vouloient s'emparer de Saint-Maximin. Je m'y suis transporté, les Anglais n'y étoient déjà plus. J'ai fait mettre les forts & la citadelle dans le meilleur état de défense. Il est à croire que les Anglais, qui ne combattent que l'or à la main, ne se représenteront plus devant cette cité, qui ne renferme que des républicains.

Lors de ma visite sur les côtes, je fus instruit que les signaux qui avoient servi à la reddition de Toulon existoient encore le long des montagnes qui bordent la mer ; je les ai fait changer, ainsi que ceux de l'intérieur. Rendu à St-Tropez, j'y trouvai des Français dans le vrai sens de la révolution. Ils m'invitèrent à changer le nom de St-Tropez, en celui de d'Héraclée, que portoit cette commune, lorsque les Grecs y fondèrent une colonie.

J'adherai à cette proposition, ainsi qu'au changement de St-Maximin en celui de Marathon, sauf la détermination définitive de la convention nationale. J'ai pris des arrêtés vigoureux relativement aux subsistances. J'ai su que les bois de la Ste-Baume étoient excellents pour la construction des vaisseaux. J'y ai placé un garde bois, avec 600 liv. d'appointement. Des gens du pays vinrent m'instruire qu'il existoit à l'extrémité de ce bois un couvent qui servoit de repaire à des aristocrates ; je m'y suis rendu aussi-tôt, le fer dans une main, la torche dans l'autre.

J'étois accompagné de six dragons seulement. Arrivé à cette caverne du fanatisme, nous en trouvâmes les habitants en fuite, mais les murs étoient restés couverts d'inscription royales & superstitieuses. Elles furent effacées. Nous trouvâmes aussi un Saint-Louis revêtu de ses habits royaux, & une statue de la trop fameuse Magdeleine. La torche a fait justice de tous ces mannequins. Le couvent a été brûlé. Je ne néglige rien pour remettre le département du Var à la hauteur de la révolution.

Voilà quinze jours que je suis à cheval ; je ne me repose ni jour ni nuit. Salut & fraternité."


nb: les révolutionnaires de Saint-Raphaël débaptisèrent la commune pour l'appeler Barrathon pour lui rendre hommage.

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