"Personne, sous aucun prétexte, n'obtiendra de moi que je consente a devenir le roi légitime de la Révolution"
Henri V

mercredi 29 mai 2013

29 mai 1328

Sacre de Philippe VI, dit Philippe de Valois, à Reims par l’archevêque Guillaume de Trie. En tant que duc d'Aquitaine, Édouard III, pourtant pair de France, n’assiste pas à la cérémonie.  (1328-1350).

                                                           "Qui m'aime bien me suivra"

Surnommé le « roi trouvé », ce sobriquet lui fut donné peu après son couronnement lors de la bataille de Cassel du 23 août 1328 par les Flamands lesquels, avant la bataille, s'étaient moqués du roi de France en peignant un coq sur leur étendard avec cette inscription : Quand ce cocq icy chantera, le Roy trouvé cy entrera]
Son accession sur le trône de France en 1328 découle d'un choix politique, fait en deux temps, à la mort de Louis X le Hutin en 1316 puis à celle de Charles IV en 1328, afin d'éviter que la couronne ne passe dans les mains d'un « étranger ». Édouard III d'Angleterre, pourtant petit-fils de Philippe le Bel, est ainsi évincé au profit du neveu de ce dernier.
Lors de son avènement, il doit aussi négocier avec Jeanne II de Navarre (1311-1349), fille de Louis X le Hutin qui a été évincée de la couronne de France en 1316 pour motif qu'elle est une femme (avancement de la "loi salique") mais également qu'elle est soupçonnée de batardise ou illégitimité, sa mère ayant été compromise dans le scandale de la tour de Nesle quand elle était mariée au futur Louis X. Mais celle-ci revendique de manière parfaitement légitime la couronne de Navarre et les comtés de Champagne et de Brie que Philippe le Bel tenait de son épouse Jeanne Ière de Navarre. N'étant pas lui-même descendant et héritier des rois de Navarre, comme l'étaient ses prédécesseurs, Philippe VI restitue donc le royaume de Navarre à son héritière légitime Jeanne de Navarre, mais refuse de lui céder la Champagne et la Brie redoutant d'être confronté à un parti trop puissant.
S'il accède à la tête de l'État le plus puissant d'Occident, il gouverne dans une période de crise qui conduit à la guerre de Cent Ans. Il manque de moyens financiers pour administrer son royaume, ce qui ne peut être obtenu que par la manipulation de la monnaie et des impôts supplémentaires, lesquels ne sont tolérés qu'en période de guerre. Il doit asseoir au plus vite sa légitimité. Il le fait en restaurant l'autorité royale en Flandre en écrasant les rebelles Flamands lors de la bataille de Cassel le 23 août 1328.
Par une habile politique diplomatique et matrimoniale, il contribue à augmenter l'influence du royaume à l'Est du royaume de France. Il rachète le Dauphiné pour le compte de son petit-fils, remarie son fils à une héritière potentielle de la Bourgogne et prend une option sur le comté de Provence.
En conflit larvé avec le roi Édouard III d'Angleterre, il finit par obtenir de celui-ci l'hommage pour la Guyenne, mais leurs intrigues pour le contrôle des Flandres, l'alliance franco-écossaise et la nécessité de justifier l'impôt nécessaire au fonctionnement d'un État moderne, conduisent inexorablement à la guerre de Cent Ans. Celle-ci commence de manière larvée, aucun des deux rois ne pouvant obtenir suffisamment de ressources fiscales pour mener à bien leur ambition. La guerre se mène par alliés interposés, hormis en Guyenne où les forces françaises assiègent Bordeaux mais doivent renoncer faute de vivres. De la même manière si la flotte française est en grande partie détruite à la bataille de l'Écluse en 1340, Édouard III ne peut concrétiser cette victoire sur terre et l'alliance germano-anglaise qu'il a organisée se disloque faute de pouvoir tenir ses promesses pécuniaires.
Après la mort du duc Jean III de Bretagne, en avril 1341, un conflit successoral oppose Jean de Montfort à Charles de Blois pour la succession de Bretagne. Philippe VI arbitre en faveur de son neveu, Charles de Blois. Jean de Montfort s'allie aux Anglais, qui débarquent à Brest en 1342 et occupent l'ouest de la Bretagne, ce jusqu'en 1397.
Le véritable tournant du conflit a lieu en juin 1344, quand Édouard III obtient du Parlement anglais des ressources fiscales importantes pour deux ans. Philippe ne peut répondre qu'en recourant à des mutations monétaires qui entraînent des dévaluations très impopulaires car elles déstabilisent l'économie. Fort de ses ressources financières, Édouard III est capable d'attaquer en force sur au moins deux fronts. Il regagne du terrain en Aquitaine et surtout inflige une défaite écrasante à Philippe à la bataille de Crécy le 26 août 1346. Ce dernier n'a plus les moyens d'empêcher le roi d'Angleterre de prendre Calais après onze mois de siège (1347).

Il meurt en 1350.



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